Château Latour - Pauillac 2004

Château Latour - Pauillac 2004

La nature a montré une nouvelle fois tous ses caprices durant ce millésime.
Après un hiver plutôt doux et sec, la pluie a manqué au tout début du cycle végétatif et des phénomènes de stress hydriques importants ont pu être constatés sur presque toutes les zones de la propriété.
Fort heureusement, le rétablissement d'une pluviométrie normale en mai a permis à la vigne de se développer généreusement pour enclencher la floraison qui s'est déroulée dans des conditions climatiques exceptionnelles : chaleur, temps clair et légèrement venteux.
En une semaine, l'ensemble des grappes avait achevé ce stade si important pour assurer une bonne récolte et une grande homogénéité de la maturation.
Rapidement, nous avons pu estimer un bon niveau de rendement (comparable à celui de la récolte 2000) grâce aux comptages de grappes effectués dans toutes les parcelles du Domaine.
En juin, la sécheresse a marqué son retour en privant le vignoble de 50 mm d'eau comparativement à la moyenne trentenaire, ce qui a conduit à faire grossir lentement les baies de raisin. Le début du mois de juillet s'est montré pluvieux sur la première décade mais par la suite c'est un temps chaud et ensoleillé qui s'est installé jusqu'à la fin du mois.
Ce climat beau et sec a fait démarrer la véraison à partir du 20 juillet ce qui nous laissait présager d'une date de vendanges située dans la "norme" de la région.
Le mois d'août fut beaucoup plus capricieux et le soleil a souvent cédé sa place à la pluie.
En fait, ce n'est pas vraiment l'importance de la quantité d'eau tombée qui a ralenti la phase de maturation, car la vigne souffrait depuis le début de son cycle, mais c'est davantage le nombre de jours sans soleil qui a manqué. Des températures fraîches pour la saison ont allongé la durée de la véraison surtout sur les terroirs sablonneux.
Presque miraculeusement, le climat qui a fait défaut en août s'est installé dès le début du mois de septembre. De belles journées sans nuages accompagnées d'un vent d'est bénéfique à la maturation du raisin, ont rapidement favorisé la production de sucres dans les baies. Les amplitudes de températures entre le jour et la nuit ont également assoupli la pellicule des raisins et ont procuré une grande saveur aux tanins.