Le Point
par Jacques Dupont le 01/02/2016
Nez biscuit, fruits noirs, solaire, note truffée un peu pomerolaise, beaucoup plus ouvert que le 2010, bouche douce, épicée, un peu de grillée, très savoureuse, serrée en finale, encore un beau potentiel d'avenir en bouche alors que le nez semblait donner l'impression que le vin était arrivé à sa maturité. 75 % merlot, 25 % cabernet franc, 14,5 °
« À partir de cette année, les vignes sont totalement travaillées. Plus de désherbant ! Plus ça va, plus on devient précis. Pendant dix ans, ce vignoble a produit à la moitié de ses capacités car on a dû beaucoup arracher et replanter. Ce qu'on a replanté en 1997 et 1998 porte ses fruits et entre dans le grand vin. Par exemple, la parcelle Marie-Gabriel, 2 hectares de merlot, avec des densités plus importantes : 7 300 pieds à l'hectare, (contre 5 600 avant). On va arriver à 70 % merlot et 30 % cabernet franc, au lieu de 80/20. On a 6 cuves de plus, de 60 hectolitres, qui nous permettent d'isoler en vinification davantage de parcelles et d'être plus précis dans la sélection. On est plus précis aussi dans la sélection des tonneliers, pour s'adapter aux cépages, aux parcelles. Ça ne se fait pas en un an. Au mois de mai, on n'était pas fiers : avec la grêle, on a perdu 20 %. Dès le matin de la grêle, on a fait venir tout le personnel de Rauzan-Ségla et on a coupé tout ce qui était abîmé. La solidarité a joué à fond. On a fait un repas un peu amélioré. »