Château Raymond Lafon - Sauternes 2008
Le mois de mars frais entraîne un débourrement tardif. La vigne pousse lentement.
Le 7 avril après une bruine de fin de nuit, le thermomètre enregistre moins 2 degrés. Est constaté suivant les parcelles une perte de 5 à 50 % des bourgeons.
En mai, printemps chaud et humide la croissance des sarments est rapide nécessitant un travail constant et intensif afin de maîtriser le développement.
De fin mai à la mi-juin de nouveau le froid est là, C’est le moment de la fleur que le Château constate un étalement avec une légère coulure : 5 à 10 % de pertes suivant les expositions.
De fin juin jusqu'à début juillet chaud et sec, la vigne pousse rapidement, les maladies se développent il faut traiter.
En juillet deux semaines de basses températures sont les bienvenues : les maladies sont stoppées.
De fin juillet au 15 août la chaleur est revenue : un botrytis précoce apparaît sur des grappes insuffisamment mures. Heureusement le temps change, il fait de nouveau froid et sec, la pourriture précoce est bloquée, la vigne a perdu sa fougue, la maturité évolue très, très lentement.
Le 2 octobre la propriété fait un premier essai de vendange, les raisins sont sains mais la concentration n’est pas encore optimum, il faut attendre.
Les 6,7, 8 octobre un premier tri est effectué dans des conditions parfaites : l’acidité et le degré donnent entière satisfaction. Environ 25% de la récolte est à l’abri dans les barriques.
Ensuite il faut attendre ; le botrytis est bien là mais il évolue très lentement.
Les 19 et 20 octobre un deuxième tri est réussi c’est de nouveau 25% de la récolte dans le chai.
Une petite pluie facilite l’évolution de la concentration du 24 au 27 octobre ; les journées sèches un troisième tri est effectué, c’est une réussite, un troisième quart de la récolte est rentré.
De nouveau le temps est maussade, pluvieux mais les raisins résistent bien, c’est une chance.
Enfin du 10 au 14 novembre un quatrième et dernier passage permet de terminer les récoltes.
Les premières dégustations et analyses permettent de sélectionner le produit des trois premiers tris pour produire le Château Raymond-Lafon 2008.
C’est l’année « yoyo » la propriété a continuellement joué à cache-cache avec des conditions atmosphériques changeantes. Finalement grâce à une grande disponibilité, une prise de risque calculée (il fallait oser attendre) et un peu de chance elle a en chai une récolte petite en quantité mais de grande qualité.