Jean-Marc QUARIN
par Jean-Marc Quarin le 10/04/2017
Jamais je n'ai vu un millésime capable d'autant de merveilles en offrant des vins si différents, si respectueux de l'identité des lieux. Que peuvent partager ensemble ces vins auxquels j'accorde une note parfaite si ce n'est une extrême qualité, mais aussi de l'émotion, différentes émotions ?Dans l'esthétique du goût du vin, Ausone possède un riche référentiel. En particulier la pureté de sa stimulation en bouche, droite, élancée, jamais envahissante, minutieuse dans son enchainement, extrêmement allongée, délicate et pourtant solide et enfin très longue quand scintillent ses arômes. Il ressort souvent de sa dégustation une sensation de mystère qui me fait dire « Tiens, reprenons en un verre ».Pas loin, Lafleur à Pomerol procure ce sentiment. Ailleurs, je ne connais que La Romanée Conti. Très peu de vins possèdent ce don d'être à la fois présent partout et visible nulle part. Ils se réveillent avec le temps. Et là, ça fait Boum pour de très, très longues années.Couleur sombre, intense, pourpre, unie et belle. Nez intense, fin, extrêmement fruité et complexe. Bouche ample à l'attaque, se développant serrée et pourtant fondante au milieu. Lente évolution puissante, mais toujours en douceur. Le vin se met à fondre, avec une expression unique et captivante. Puis il se relâche dans ses appuis et s'envole dans une très, très grande finale parfumée au grain de tannin magique. Emouvant ! Bravo pour l'avoir fait. 2030 – 2120.