Château de la Dauphine - Fronsac 2017
Sans aucun doute le gel dans la nuit du 26 au 27 avril, sera le grand marqueur de ce millésime. Pour autant cet événement brutal aura frappé de façon inégale à La Dauphine, seulement 20% de la surface sera impactée (vignes de notre second Delphis) tous les coteaux et le plateau sont épargnés. Si l’on fait abstraction du gel, le déroulé du cycle végétatif est plutôt favorable.
Un hiver froid et sec (2 fois moins de précipitations qu’en 2016) va assainir le milieu tout au long de la saison, contenant ainsi maladies cryptogamiques et autres ravageurs. Le printemps chaud et sec favorise un débourrement précoce, avec 15 jours d’avance, cette précocité toujours de bon augure pour une bonne maturité en fin de cycle, sera fatale pour les secteurs sensibles au gel (c’est le revers de la médaille).
Cependant les parcelles non impactées vont continuer leur cycle avec un mois de mai plutôt chaud, la floraison fin mai sera rapide et complète, en juin un coup de chaud fait renoncer à un effeuillage précoce, nous souhaitons garder beaucoup de fraîcheur dans nos vins ; les sols seront travaillés un rang sur deux pour prévenir toute sècheresse sur les parcelles peu vigoureuses, et c’est avec bonheur que nous avons accueilli la pluie fin juin début juillet. En juillet et août la météo va alterner le chaud le froid et l’humidité ; la véraison se fera dans la première semaine d’août de façon homogène et confirme la précocité du millésime.
La première semaine de septembre nous fait craindre le pire à deux doigts de la maturité, mais les soins biodynamiques apportés au vignoble tout au long de la saison et plus particulièrement deux applications de silice à trois semaines et un mois des vendanges, corrélés à un travail de sol raisonné font que la vigne est en arrêt végétatif et ne pompe plus l’eau vers les raisins qui résistent bien au botrytis. Nous débuterons les vendanges le 14 septembre.
Au chai nous avons opté pour des levures indigènes pour l’ensemble de la récolte, parallèlement une expérimentation sur huit barriques sera menée, pour comparer les levures indigènes et nous expérimentons également nos nouvelles cuves “ tulipe ” dont la forme peu influencer extraction et fermentation. A mi-parcours les premières cuves récoltées sont étonnamment colorées, analytiquement très équilibrées, pleines de fraîcheur comme nous le souhaitions, la nature a fait son travail à nous maintenant de respecter ce qu’elle nous a apporté et de ne rien compromettre par nos actions.
On peut retenir deux mots pour cette année 2017 : précocité et précision.